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Limburg Whisky Fair 2019, 27-28 Avril 2019


http://www.whiskyfair.com/

Comme les éditions précédentes, tous les whiskies mentionnés ici seront re-dégustés en conditions standard.

Pour la galerie photo, veuillez cliquez-ici.

La température était agréablement fraiche à Limburg le samedi matin.
Une partie de la queue à l'une des trois entrées

Après une forte agréable soirée privée la nuit d’avant, j’attendais avec impatience de rejoindre le Whisky Fair. Comme attendu, la queue était relativement longue à chacune des trois entrées 20 minutes avec l’ouverture des portes. Avec les billets pré-commandés et électroniques, il m’a suffit ensuite 10 minutes pour passer les portes.

Une sélection de vieux embouteillages chez Thompson Bros / Dornoch distillery

Mon premier arrêt fut au stand de Thompson Bros /Dornoch distillery, où je fus reçu avec un verre de Glenlivet Solera Thompson Bros 1994,  un très bon Glenlivet, rond, minéral, modérément tourbé et légèrement aromatique, avec certainement une bonne dose de Glenlivet distillé dans les années 1970. Très bon ! Lors de ma discussion avec Simon, les expérimentations continuent toujours à la distillerie de Dornoch, entre autre en utilisant de la levure des batch précédents (spent yeast), du malt « re-kilned », et différents types d’orge. Le new make que j’ai pu dégusté était doux, très floral, malté, rond, corpulent-robuste. Produit avec un narrow cut, c’est un essai de distillat prévu pour commercialisation au Japon. J’ai ensuite dégusté  l’Imperial 21 ans de Thompson Borthers, un single malt intense, rond, modérément herbacé et rond. Un bon whisky. Il s’ensuit par un whisky relativement jeune, malté et relativement marqué par le grain dans ce Ichiro “Malt and grain world blended whisky” sélectionné par les frères Thompson.

Un très bon Springbank sherry Moon Import pour le Japon sur le stand d'Enrico Gaddoni stand

 

Me déplaçant sur la gauche, je fus aimablement accueilli par un verre de Springbank 1991 Moon Import pour le Japon, un single malt très bon, intense, légèrement minéral et tourbé, avec d’agréables arômes ronds de sherry sur le cuir et sans fausse note. Des plus agréables. Merci Enrico.  Dans cette même série Fanciulle Dell’ Eco, j’ai ensuite dégusté un riche Littlemill, intense, relativement épicé, avec des arômes modérément herbacés. Un bon whisky. Mon dernier dram sur le stand était un Pittyvaich SMWS 90.2, une expression propre, intense, légèrement maltée et cireuse de cette distillerie, avec des arômes modérément épicés et un peu de vanille. Mon plus jeune Pittyvaich dégusté à ce jour.

je n'ai pu résister à la tentaion de dégusté le Clynelish 5 ans distillé dans la vieille distillerie de Clynelish (Brora)

Me rendant sur la scène principale, j’ai visité  le stand d’Illie et de Giovanni. Je n’ai pu résister d’y déguster le vieux Clynelish 5 ans étiquette blanche pour Di Chiano, toujours aussi bon.

Une partie de ma sélection de whisies chez whisky-online.com parmi une gamme très importante d'embouteillages.

Après avoir réceptionner quelques achats, je me suis rendu dans l’extension au rendez de chaussé pour y visiter le stand de whisky-online auctions. Pour une première participation, leur sélection était impressionnante, avec un large choix de Manager’s Dram, de Cadenhead’s 150eme anniversaire et des vieux embouteillages de la SMWS. Ils ont eu la bonne idée de partager la liste des whiskies disponibles à la dégustation en avance sur Facebook en avance, ce qui m’a permis de venir avec des fioles pré-étiquetées. Pour des raisons de temps, j’ai échantillonné une large gamme de whiskies, sans les dégustations. Pour les appréciations, il faudra attendre un peu.

Le premier single malt whisky de Glasgow distillery

A côté d’eux se trouvait Glasgow Distillery avec leur single malt 1770. La version tourbée est annoncée pour octobre et le triple distillation pour l’année prochaine. Le whisky était modérément doux, légèrement crémeux, avec un côté relativement épicé-boisé provenant de l’affinage du fût de chêne vierge utilisé pour l’affinage. Un bon whisky pour son âge.

Sur un stand danois, les Macallan Edition 1-4 et plusieurs Pappy van Winkle

Sur la gauche se trouvait un stand danois, avec un set complet de Macallan Editions, du 1 au 4, ainsi que les Classic Cuts 2017 et 2018. Même si onéreux (20 euros), j’ai néanmoins saisi l’opportunité de déguster l’Edition 1 : un bon Macallan, riche, fruité, et relativement doux, sur des raisins secs et épices. Probablement du à sa plus forte réduction (48%) que les autres éditions, il semblait plus mou que les précédentes éditions.  En plus de ces Macallan se trouvait une large gamme de Pappy van Winkle.

Les derniers embouteillages de Michel Couvreur

De l’autre côté de la salle, je fus agréablement surpris d’y voir une large sélection de Michel Couvreur.  Le Maitre de Chais étant présent, j’ai profité de l’occasion d’en apprendre plus sur ces whiskies, tout en dégustant un Tria Juncta in Uno, un assemblages de malts de 25 et 29 ans d’âge, avec un peu de malt tourbé et de Bere barley de 1989. Michel Couvreur était le premier à produire un single malt de Bere Barley dans les années 2000. Il est peu probable qu’ils reproduisent un tel whisky, car l’institut agricole qui avait planté l’orge dans les Orcades n’est pas intéressé à faire une nouvelle expérience et Bruichladdich ne souhaite pas leur vendre un peu de cette orge. Pour revenir au Tria, c’est un whisky très lourd, intense, très sherry, sur les mures, le cuir, d’épais arômes de fruits secs, ainsi que des tannins et un peu de bois.  Michel Couvreur achetant les distillats en provenance de 4 distilleries et l’étiquette contenant peu d’information, il est difficile de savoir si c’est un single malt ou blended malt. Un très bon whisky, fort onéreux (presque 500 euros pour 50 cl).  L’Oubli était un whisky très différent, plus frais, léger et intense, rond à très rond, sur un mélange de fino sec et de vin doux surmaturé. Très bon. Ce whisky était maturé pendant 1 ans dans un ex-fût de fino, avant de passer 9 ans dans du vin de l’oubli, un vin de Gaillac élaboré comme du vin jaune et sous voile. L’influence fino-vineuse de ces fûts complémente fort bien ce whisky que j’ai beaucoup apprécié. Vaut le détour !

Un très bon et robuste Black & White et un tendre (éventé?) Real McTavish chez CataWiki

A côté se trouvait Catawiki, où j’ai pu finalement dégusté le Real McTavish pear shape bottle. Le nez était très bon, sur un vieux style de Clynelish (Brora) cireux, avec un peu de fruits secs, mais sur une finale très courte. En discutant avec l’exposant, la bouteille fut ouverte l’année passée et conservée dans l’argon, un gaz neutre. Je ne serais pas surpris si le degré en alcool était bien en dessous des 40%. Le Longrow 13 ans Private Cask 635 était un style de tourbé-sale-poussiéreux, intense, sec, légèrement boisé et avec un peu de bois mouillé. Le Black & White des années 1910-20 était très bon, sur un mélange d’aromes fruités « huileux », une vieille fumée tourbée rustique et un peu de suie. Ouvert le matin même, il était très vibrant et frais. Bien différent des B&W des années 1950. Toute comparaison avec la version actuelle est inutile.

Quelques uns des plus récents embouteillages de The Whisky Agency

Chez The Whisky Agency, suivant les recommandations de mon ami Pascal, j’ai testé leur nouveau Littlemill 1991, un whisky surprenamment frais, intense et boisé et  épicé. Le Lochside 1981 était  sur des arômes très doux, juteux et fruités du fût de sherry, avec un peu de raisins secs, mangue, fruits exotiques, chocolat noir et une touche boisée. Très bon. Finalement, j’ai dégusté le Irish 1990 Private Stock, un single malt irlandais moelleux, fruité et doux.

Un très bel example deGlenfarclas chez Angus

Dans le coin se trouvait le stand d’Angus. Intrigué par une vieille bouteille carrée avec l’indication d’alcool barrée, il s’agissait en fait d’un cask sample de Balblair embouteillé brut de fût : un très bon whisky, frais, intense, modérément épicé, avec de très agréables arômes fruités ronds et modérément secs. Il s’ensuivit un très intense, propre et cireux Clynelish 1972 pour Scotch Malt Sales, avec un peu de moutarde de Dijon, herbes aromatiques et autres arômes légèrement austères. Le Whisky Sponge 21 ans unblended malt from Campbeltown (i.e., Hazelburn) était un single malt très agréablement équilibré, rond, intense, avec un peu de caramel mou. Hazelburn semble atteindre son âge optimal vers les 20 ans, comme Littlemill. Finalement j’ai dégusté un très vieux Glenfarclas 1.31 de la SMWS : distillé en 1969, il était riche, épicé, complexe, légèrement sec et avec un très bel équilibre. Un excellent exemple de vieux Glenfarclas.

Une belle sélection d'Adelphi chez Geert & Billy

Transpirant chaudement dans le bâtiment, la fraicheur de la tente fut bienvenue. Lion’s whisky n’étant pas présent, son emplacement fut repris par les belges Geert et Billy. Je n’ai pu résister d’y déguster un Clynelish 1974 d’Adelphi, avec un profil très différent du 1972, rond, moelleux et cireux. Très bon. J’ai ensuite dégusté deux fûts voisins de Caol Ila 1974 First Cask, avec un excellent fût 17470, sec, tourbé et goudronneux. Le fût 469 était par contre plus rond et doux. Le Lochside 1966 22 ans de Signatory offrait un contraste intéressant ave l’embouteillage récent de TWA, car plus intense, épicé, avec d’avantages intenses arômes de fruits doux, fruits exotiques, cuir et fruits secs. Des plus agréables.

Un excellent vieux Glen Garioch 1968

Chez Whisky Antique,  je n’ai pas vu de nouveaux produits attrayants, j’ai continué chez whisky.auction. Le stand était très épuré, car la majorité des embouteillages prévus ne fut délivré à temps. Ceux qui l’ont visité le dimanche on peut-être eu plus de chance. Néanmoins, le Glen Garioch 1968 a su retenir toute mon attention, un excellent single malt modérément tourbé, avec d’intenses arômes ronds de sherry, fruits secs, raisins secs, orange, cacao et un peu de tannins.

Deux des dernières expressions de l'embouteilleur italien indépendant Hidden Spirit chez Sansibar

En dépit des 160 cartons récemment volés,  Hidden Spirits était toujours là chez Sansibar, y compris avec des nouveautés tels que le Ben Nevis très tourbé et affiné en ex-fût de Laphroaig, un élégant Clynelish 1992 26 rond, moelleux, élégant et propre, un Teaninich 12 ans et un Ledaig 12 ans, que je dégusterai tous ultérieurement. Au bout du stand se trouvait les berlinois de Finest Spirits, avec un très bon Clynelish 12 ans bi-couleur, cireux, et doux pour Widimport. Il était plus doux rond et moins minéral que la version proche pour Di Chiano. Le Glenury Royal  1974 Silent Still était intense, épicée, légèrement fumée, aromatique et herbacée.

Le Clynelish MoS Warehoushop de Malt of Scotland

Chez Malts of Scotland,  mon choix s’est porté sur le Clynelish 196 MoS Warehouseshop, un charmant whisky rond, moelleux, doux et fruité au nez, avec une belle sensation en bouche, mais un peu soufré et caoutchouteux en bouche.

L' Ardbeg 23 ans OB chez My Tasting

Sur le chemin de la sortie, je suis passé par My Tasting, où se trouvait une sélection intéressante, principalement d’Islay et brut de fût.  Je n’ai pu résister de déguster l’Ardbeg 23 ans OB, un whisky agréable, légèrement doux, maritime, relativement moelleux et modérément tourbé, mais un peu boisé et faible en bouche.

Encore plus proche de la sortie, chez Whisky Kanzler,  j’ai aperçu quelqu’un commander un verre d’Ardbeg 1976 Manager’s Dram, que je n’ai pu m’empêcher de le rédéguster : un excellent whisky rond, maritime, tourbé, sur de ronds arômes fruités de sherry, et plus complexe, intense et fumé que le 23 ans.

Sur ce, il était temps de prendre le train du retour. Comme à  son habitude, la ponctualité des trains de la Deutsche Bahn était exemplaire et avec 30 min de retard à son arrivée à Limburg Sud, je n’ai pas réussi à prendre ma connexion.  Par précaution, fort de mes précédentes expériences, je m’assure toujours d’avoir au moins une connexion plus tard, ce qui m’a permis d’arriver à destination finale, même si un peu plus tardive.

J’ai fortement apprécié cet événement, où l’eau était abondante, mais les crachoirs en déshérence. La présence d’un certain nombre de nouveaux venus à apporter un vent de fraicheur bienvenu, avec en autre, un lot important de vieux whiskies. Je me réjouis d’y revenir l’année prochaine et je profite de remercier tous les amateurs de whiskies que j’ai rencontré, même si brièvement, le jour du salon ou la soirée d’avant des plus agréable et conviviale.

Slainte
Patrick , 03 Mai 2019.