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Pour la deuxième année de suite, j’ai reçu une invitation pour le lancement des Special Releases de Diageo à Londres.  Après avoir vérifier mon calendrier et le prix des vols, j’ai décidé d’y participer.

les 10 Diageo Special Releases

 

La motivation n’était pas seulement de déguster les nouveaux Special Releases 2018, mais également de parler aux Brand Ambassadeur, Distillateurs et Blenders de Diageo, car ils sont rarement présents sur les salons.  En particulier, j’étais curieux de connaître 1) le destin des Brora et Port Ellen Annual Release and 2) quelques clarifications sur la détermination du prix de vente conseillé (RRP), avec l’Oban 21 ans environ 50% plus cher que le Pittyvaich 28 ans en provenance d’une distillerie perdue.

Sur ce, il était temps de rejoindre l’événement.

Remarques : Toutes les impressions reportées ci-dessous sont celles prises durant l’événement dans des conditions non-standard. J’espère obtenir un set d’échantillon, pour les déguster dans mes conditions standard. De plus, je n’ai reçu aucune aide financière pour mon déplacement et hébergement.

A l'intérieur de l'événement

La cérémonie pris place sur le Strand à Londres, à proximité de Covent Garden, dans les voutes d’une vieille bâtisse, avec une salle dédiée aux whiskies non-tourbés et une pour les tourbées. A chaque table se trouvait un whisky avec une personnalité de Diageo. Mon premier whisky de la soirée fut le single grain de Carsebridge. Maturé pendant 48 ans dans des ex-fûts de chêne américain, le nez était très doux et moelleux, sur une abondance de pêche. En bouche, il restait moelleux, avec d’agréables légers arômes poivrés et épicés, ainsi qu’une abondance de fruit doux, tels que la pêche en boite et goyave. La finale était relativement longue, légèrement épicée et sur les fruits doux, principalement pêche et abricots secs. Diluée, elle était plus douce et légèrement herbacée. La salle étant relativement boisée, je suis retourné plus tard chez Maureen Robinson, la Master Blender.  Elle s’occupe désormais responsable de la sélection initiale des fûts pour les embouteillages des Special Releases 2018. Le processus prend environ 1 année, et commence par une sélection de fûts dans les inventaires, la commande des échantillons, affiné la sélection des fûts et ensuite de travailler sur les assemblages des fûts. Pour les Special Releases, Diageo souhaite cherche a créer quelque chose de spécial.  C’est pourquoi leur sélection est basé sur l’âge ou le type de fûts, p. ex., en sélectionnant des fûts très agés de Caol Ila ou des futs de Glen Ord Double matured mélangés avec des fûts expérimentaux utilisés pour des études sur les paramètres affectant la maturation, comme cela fut le cas du Singleton de Glen Ord 14 ans.

Maureen Robinson et le Carsebridge 48 ans.

Je me suis ensuite rendu à la table de Callum Rew, le distillery manager d’Oban, avec l’Oban 21 ans. Il s’agit du premier Oban Special Release maturé dans des ex-fûts de chêne européens. Alors que la précédente édition du 21 ans était une expression relativement moelleuse et fraiche, cette nouvelle édition était très intense, vive et épicée, avec une forte influence salée et côtière. Puissant. En bouche, il était très intense, épicé à très épicé, poivré, avec un peu d’agrumes, de raisins secs et caramel mou. La finale était longue et sur les mêmes arômes. J’ai toujours eu un faible pour cette distillerie et celui-ci était effectivement très bon. Néanmoins, le prix recommandé  est fort élevé (£450), et reflète la réputation de la marque et le fait que les fûts d’Oban en fût de sherry sont extrêmement rares. Un commercial de Diageo m’avait indiqué que les Special Release se vendent toujours très bien et que leur demande est en croissance continue. De fait, les prix recommandés sont basés sur la demande, et comparé à d’autres marques officielles, les prix de la plupart des Special Relase est correcte.

Callum Rew, Distillery Manager chez Oban et l'Oban 21 YO

Mon troisième verre fut le Pittyvaich 28 ans. J’avais bien apprécié la précédente et plus jeune version de Pittyvaich. Cette version partage cette même fraicheur, le côté malté, floral et des notes de foin. En bouche, il était doux, moelleux, légèrement épicé et herbacé, avec un peu de miel et de citron frais. Une version légèrement plus moelleuse et douce que la précédente. Je l’ai fort bien apprécié. Je serais curieux de déguster une version en fûts de sherry d’âge comparable.

Le Pittyvaich 28 ans

L’Inchgower 27 ans était frais, côtier et relativement salé au nez, avec un peu de gingembre et un zeste de citron. On retrouvait les mêmes arômes en bouche, mais plus floral et d’avantage de vanille. La finale était moyenne, florale à très florale, salée, avec un peu de vanille, gingembre, melon et miel. Un bon whisky, avec le caractère salé de cette distillerie.

Mon dernier verre dans cette salle était le Singleton of Glen Ord. Maturé dans 5 types de bois différents (dont des fûts de chêne américain, européens, ex-PX et moscatel). Le nez était typique de cette distillerie, doux, légèrement épicé et floral, sur la vanille, pomme, un peu de raisins secs et de légers arômes vineux. En bouche, l’influence des fûts était plus prononcée. Il était rond, doux, malté, sur les raisins secs, le jus de raisin et une touche de fumée. La finale était de longueur moyenne, douce, modérément épicée et boisée, sur le raisin, raisin sec et un peu de sucre Demerara. Une expression très agréable de Glen Ord, sur un profil doux et vineux.

Le blended malt Cladach

Dans la deuxième salle, j’ai commencé avec le Cladach, un blended malt de Caol Ila, Clynelish, Lagavulin, Oban et Talisker, et un assemblage de chêne européen et américain. En nez, il était tourbé, doux, légèrement jeune, et avec un peu de brise marine. En bouche, il était moins tourbé, avec des arômes cireux et maltés dominants.

le Caol Ila 15 ans unpeated était présenté par Colin Dunn

 

Je me suis rendu ensuite chez Colin Dunn, le Scotch Whisky Ambassadeur, qui présentait le nouveau Caol Ila 15 ans Unpeated. Cette version a un profil aromatique bien différent de la précédente édition. Légèrement plus jeune (15 ans comparé à 18 ans, cette édition est composé avec d’avantage de fûts de remplissage, pour diminuer l’influence du bois. Au nez, il était très doux, crémeux, sur la vanille et le caramel, alors qu’en bouche il était malté, légèrement côtier,  sur le sel de mer, caramel à la crème, vanille et une touche de citron. La finale était de longueur moyenne, crémeuse, légèrement florale, sur la pomme et une goutte de citron. L’autre Caol Ila était le 35 ans présenté par Donald Colville. Plus âgé que la version précédente, il est également composé par une proportion dominante d’ex-fûts de sherry. La tourbe au nez était des plus agréables, complexe, sèche, fumée avec de légers arômes cireux, de cacao, du vieux goudron et des arômes fermiers. Le palais était relativement sec, fumé et goudronneux, légèrement salé, sur le cachou (réglisse noire), chocolat noir et plantin. La finale était longue à très longue, sèche, fumée, modérément tourbée, viandée et maritime, avec un peu de fraises et raisins secs. Un très bon whisky, mais un peu trop sec (boisé) à mon goût.

Le plus vieux des Caol Ila officiels: 35 ans

Le Talisker 8 ans me fait penser à une version brut de fût du Dark Storm, car les odeurs du bois brulé (deep charred) de fûts de premier de remplissage de bourbon se font immédiatement sentir, suivi par une fumée modérément tourbée, de la brise marine, caramel mou et dur et noix. En bouche, je l’ai trouvé particulièrement salé, sur le bois brulé, caramel à la crème et un peu de fumée tourbée. La finale est moyenne à longue, ronde, salée, sur le caramel dur et le bois brûlé. Un jeune Talisker, intense et salé, plus tourbé que fumé,  avec juste une touche de poivre. Si vous aimez les whiskies maturés dans des fûts très toastés (Charred), vous allez fortement apprécié celui-ci.

le nouveau Talisker 8 ans

En me promenant à nouveau entre les stands et discutant avec différentes personnalités, j’ai soudainement réalisé que j’en avais oublié un : le lagavulin 12 ans. Une version proche de l’année passé, très fumée, intense, boisée, peut-être d’avantage sur la poire et des fruits juteux. Un whisky qui ne m’a jamais déçu et cette année, n’est pas une exception.

C’était une très belle et rare occasion de rencontrer plusieurs distillery manageurs et blendeurs.  C’est une partie de la soirée que j’ai fortement apprécié, même si un endroit quelque plus tranquille fut bienvenu. L’ambiance était agréable et décontractée, et la qualité des produits très bon. La nouvelle sélection Games of Throne devrait bientôt arriver, avec le set complet qui devrait coûter aux environs de £350. Concernant les Brora ou Port Ellen, je n’ai peu obtenir aucune information concernant leur disponibilité,  en parlant aussi bien avec les gens de Story PK ou de Diageo.

Slainthe
Patrick