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Whisky Live Paris, 23-25 September 2017, Paris, France

http://www.whiskylive.fr/

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Note : Les impressions décrites ci-dessous sont les notes prises pendant l’événement. La majorité des whiskies mentionnés ci-dessous seront redégustés dans des conditions standard.

Le déplacement en train fut agréable, et la connexion sur Paris assurée, malgré le retard de mon premier train.
L’année passée fut une année particulière, car la Maison du Whisky, l’organisateur du Whisky Live 2016, célébrait ses 60 ans. De ce fait le nombre de nouveautés fut important.

l'entrée du Live

Cette année, je me suis allé à la découverte, en commençant par une visite au coin VIP, plus précisément chez The Last Drop, une compagnie qui embouteille des whiskies très exclusifs. J’ai commencé par leur blended whisky 1971, un excellent whisky sherry, riche, intense, moelleux, doux, sur des épices délicates, cacao, les fruits secs, la pêche, l’orange et les fruits fondants en bouche. Très agréablement équilibré et complexe. Un des meilleurs blends que j’ai dégusté jusqu’à maintenant. L’autre était le Last Drop 50 ans, un whisky différent, plus amer, sur la sève, un peu moins épicé et sherry. Très non, mais j’ai préféré le premier.

Une rare opportunité de déguster les whiskies de The Last Drop

Sur l’autre côté du stand se trouvait un nouveau venu, Spirit’s Shop Collection de Taiwan. J’ai commencé par leur rhum phénolique de Caroni 1997. Un Rhum rond, moelleux, sur la mélasse, la cannelle et les fruits exotiques. Leur Linkwood 1989 était moelleux, léger, floral, avec un peu d’herbe fraichement  coupée, du miel et des fruits du verger. Le Laphroaig 1998 était intense, fumé, maritime, légèrement médicinal, sur les racines et une belle fumée tourbée intense, alors que le Laphroaig 1996 était plus moelleux, doux et tendre. Un très bon début.

Une très belle sélection des taiwanais de The Spirit Shop Collection

Je me suis ensuite déplacer sur une autre partie de la zone VIP pour y déguster des mises en bouteilles originales pour La Maison Du Whisky (LMDW). Leur Aberlour 13 ans single cask était richement épicé, floral, rond, légèrement fruité, sur la cannelle, muscade, les raisins secs, fruits secs, qui me font penser à une version plus complexe et moelleux de l’A’ Bunnadh. Très bon ! Le Single Cask 1999 de Craigellachie était très élégant, complexe, fraiche, sur les fruits du verger, des épices légères et quelques gouttes de miel. Des plus agréables. J’ai eu plus de peine avec le GlenDronach 1995 23 ans Single Cask et ses arômes sulfurés et caoutchouteux, très épicé et légèrement amers. Le GlenDronach 1993 24 ans embouteillé avec The Nectar était plus à mon gout, car plus doux, fruité et rond. L’Arran 17 ans Private Cask pour LMDW était moelleux à très moelleux, rond, épais, gommeux, légèrement malté, sur les fruits secs et l’orange. Le Kilchoman 2007 Sherry Butt pour LMDW était sur un profile sherry proche de l’Arran, rond, doux, tourbé, maritime, légèrement goudronneux, sur les fruits secs et le cacao.

la plupart des emoubteillages officiels pour La Maison du Whisky

De Valinch & Mallet, le Longmorn 28 ans était très moelleux et doux, crémeux, sur la vanille, les épices douces et de légers arômes floraux. Le Caol Ila 15 ans était doux, rond, mielleux, tourbé, fumé, et avec une douce et ronde influence du sherry.

Quelques unes des expressions de Valinch & Mallet

Chez The Nectar of the Daily Drams, j’ai commencé avec un Springbank 23 ans agréablement fumé et maritime, propre et modérément tourbé. Un vieux style de Springbank que j’ai fortement apprécié, un des meilleurs que j’ai pu dégusté ces dernières années. L’Irish Single Malt XOP est sans mention d’âge ou de la distillerie. Il était relativement doux, légèrement boisé, vert et légèrement épicé. Il pourrait s’agir d’un assemblage de jeune whisky avec une petite quantité de whisky plus agés. Bon, mais pas très complexe. Le Speyside 1973 était très bob, avec de légers arômes austères et aromatiques qui suggèrent un fût de fino : complexe, riche, bien équilibré et avec de légères notes épicées. Charmant et très bon. Aussi bon que les autres récent embouteillages similaires.

Une large sélection chez the Nectar of the Daily Dram

Je me suis rendu par la suite du côté des américains pour y déguster le FEW bourbon. FEW est une distillerie située à proximité de Chicago est leur bourbon était des plus agréables, avec une influence marqué de seigle relativement doux, sans être trop sec ou amer. Je l’ai fortement apprécié. Le Rye était plus amer, épicé (cannelle, coriandre) et sur le bois brûlé.

Le FEW bourbon et Rye

Chez Koval, j’ai commencé la dégustation avec leur Whiskey mille, un whiskey très doux, légèrement crémeux, rond et légèrement épicé, sans aucune amertume. Le Rye était surprenamment doux, élégant, légèrement floral et parfumé, avec des arômes relativement crémeux. Le Bourbon était plus épicé, amer, intense et poivré, avec une bonne dose de vanille et de bois toasté. Finalement leur Four Grain était bien équilibré, doux, légèrement crémeux,  légèrement épicé et avec une belle douceur.

la gamme Koval

Chez Dad’s Hat, une distillerie de Pennsylvanie, J’ai commencé avec leur Rye, sans mention de Whiskey, car le distillat a seulement 2 ans d’âge. Le distillat était rond, relativement doux, épicé et avec une touche d’amertume. Le Straight Rye était plus complexe, épicé et amer. Un bon Whiskey. Leur Vermouth Cask finish est une version originale, mais qui fonctionnait bien avec ce whisky, car l’amertume et les herbes aromatiques du Vermouth s’associait bien avec l’amertume et les épices du seigle. Par contre, j’ai moins apprécié le Port Cask Finish car la douceur du Porto contrastait avec le seigle.

Du côté des Irlandais, pas de nouveauté chez Jameson et Bushmill, mais par contre, il y avait Method and Madness, une micro-distillerie expérimentale installée sur le site de Bushmills. Leur Single Pot Still French Chestnut était un assemblage de whiskey entre 6 et 9 ans d’âge, avec 12 mois de maturations en fut de châtaignier. Au nez, il était très doux, avec de légers arômes fruités et épicés, alors qu’en bouche, les arômes de purée de marron et de marrons glacés était bien présentes, sans être désagréables. Le French Limousin Cask Finish était plus mature (approximativement 13-14 ans d’âge), complexe, cireux, sur les baies (dont un peu de cassis), miel, quelques raisins secs et d’élégants arômes épicés. Un de mes whiskies préférés du Live, avec un profil aromatique s’approchant des embouteillages indépendants North of Ireland distillés dans les années 1990. Des plus agréables. J’ai ensuite dégusté leur grain, mais il manquait de vivacité, surtout après avoir dégustés leurs très bon Pot Stills.

Les nouveaux whiskies irlandais de Method and Madness

Chez les Alsaciens de Rozelieures , j’ai commencé par leur Origine Collection, un whisky doux, rond en bouche, relativement sucré et maturé partiellement dans des ex-futs de Cognac contribuant à ce côté doux, en équilibre avec le léger tourbé. Bel équilibre. Le Rare Collection contenait en plus une partie de whisky maturés dans des ex-futs de Sauternes. Un bon whisky, mais moins équilbré que l’Origine. Le Fumé est un whisky moyennement tourbé (orge à 25 ppm), mais lle nom était inspiré de la contribution fumée des fûts de sherry (100% maturation en ex-futs d’Oloroso). Ce whisky était complexe, riche, sur le cacao, les fruits secs, le cuir, l’orange, un peu de fumée tourbée sèche et de suie. Un bon à très bon whisky.

La gamme Rozelieures

Chez That-Boutique Y whisky, j’ai dégusté leur Fettercain 20 ans Darkness. La série Darnkess est une collection de whiskies qui ont subit une maturation finale dans des petits fûts de sherry afin de renforcer la contribution du sherry. Le Fettercairn était très épais, gommeux et relativement floral, avec d’intenses aromes de fruits secs. Leur Blended Whisky #1 35 ans était complexe, bien équilibré, modérément épicé, avec un peu de pêche, fruits secs, miel, orange et des arômes floraux. Très agréable.

Les Dark Sherry de The Darkness, avec chaque embouteillage provenant d'une distillerie différente.

Sur un autre stand, j’ai dégusté quelques Rest & Be, a commencé par un Port Charlotte 13 ans très tourbé, intense, complexe, goudronneux, maritime, avec une légère et douce influence du sherry. Très bon et intense. Le Port Charlotte 12 ans avait une influence plus légère du sherry. Il était également plus sec et boisé. L’Octomore 7 ans était très bon, intense, tourbé et boisé, mais moins complexe et équilibré que les deux Port Charlotte.

Les deux Port Charlotte Rest & Be

De retour dans la zone américaine, j’ai dégusté un bourbon 10 ans de Widow Jane distillé à Brooklyn. Un bourbon âgé, épicé, légèrement amer, sur la cannelle, muscade, un peu de girofle et une touche de genièvre. Le Rye Mash était un jeune distillat, intense, amer, sur le genièvre et de légers arômes minéraux. Bon, mais un peu trop amer pour moi.

Les Widow Jane

Chez Sonoma Country, une distillerie californienne, j’ai dégusté toute leur gamme, en commençant par le Rye qui était épicé, poivré et intense, ainsi que modérément amer. Le bourbon West of Kentucky était fortement influencé par le seigle. Le 2nd Chance était un wheated whisky, également fortement influencé par le seigle. Mon préféré de la gamme était le cherrywood Rye, avec le bois de cerisier qui contribuait à des arômes de lard fumé, ainsi qu’une agréable douceur. Très bon.

les whiskies du californien Sonoma

Chez Bruichladdich, j’ai testé leur nouveau Masterlcass 8.3 partiellement maturé dans des ex-futs de vin. Un bon whisky tourbé, intense, goudronneux et légèrement marin, avec une agréable et douce influence vineuse, qui complémente bien le whisky sans le dominer.

Sur le stand d’Ardbeg, j’ai dégusté leur nouveau An Oa, un bon whisky intense, tourbé et médicinal, plus léger et docile que le 10 ans.

Du côté de Signatory, je me suis laissé tenté par le Tormore 1988 28 ans, une version relativement grasse, florale et maltée de cette distillerie, ainsi qu’un Glen Grant 1995 21 ans moelleux, floral, élégant et légèrement fruité.

Quelques uns des embouteillages de Signatory

Kinninvie a arrêté de numéroter ces batchs après le Batch 3. Le 23 ans était moelleux, rond, et floral, avec un léger côté épicé et de légères notes fruitées douces et rondes, Légèrement plus rond, fruité et moelleux que le Batch 3.

Glenfiddich a lancé une nouvelle édition limitée, dans leur série Experimental project. J’ai fortement apprécié le nouveau Winter Storm 21 ans, car il montrait une belle complexité et équilibre, avec le côté doux et fruité des Ice Wine casks du domaine viticole de Pelletier. Un whisky dangereusement buvable, parfait pour accompagner certains desserts.

Le nouveau Glenfiddich 21 ans Winter Storm

J’ai également dégusté le Speyburn 15 ans, une version floral, élégante et légèrement, avec une contribution plus importante du sherry que dans le 10 ans.

Chez Kavalan, mon choix s’est porté sur leurs Solist Amontillado et Manzanilla. Même si ils semblaient légèrement plus jeune et moins complexe que ceux que j’avais dégusté l’année passée, la qualité était très bonne

Sur le stand de Chichibu, j’ai essayé leur IPA Cask Finish 2017, un Chichibu affiné dans des ex-futs de bière. La présence de houblon était présente et le profil aromatique me rappelait le Säntis Single Malt maturés dans des ex-futs de bière.

J’ai fortement apprécié le nouveau GlenDronach 1991 Kingsman edition. Un GlenDronach rond, fruité et légèrement épicé, sur les fruits secs et de légères épices. Un whisky qui fond en bouche. Charmant.

Le GlenDronach 1991 Kingsman

 

Le BenRiach 10 ans Curiositas reste un bon whisky tourbé, goudronneux, fiumé et avec une légère douceur en finale.

Chivas a lancé le Chivas Ultis, un blended malt élaboré avec les malts de 5 distilleries du Speyside (Longmorn, Braeval, Strathisla, Tormore et allt-a-bhaine). Le résultat est un blend de 12 ans d’âge crémeux, épicé, floral et légèrement sur la noix. Agréable, mais il manque un peu de puissance. Quelques degrés d’alcool en plus furent bienvenus.

Chez BenRomach, j’ai dégusté leur nouveau triple-distilled, un whisky doux, léger, avec un peu de vanille et de citron. Le Single Cask 2009 pour LMDW était plus robuste, intense, épicé, riche et gras. Le 35 ans était très bon, intense, crémeux, gras, légèrement épicé, avec des arômes fruités rond et relativement intenses.

N’ayant pu obtenir que de quoi me mouiller les lèvres l’année passé, je fut content de recevoir une plus grande mesure de l’Aultmore 25 ans, car la douceur et le fruité de l’affinage sherry  contribue à une bonne complexité et équilibre à ce très joli malt.

La gamme Aultmore

Le Glenfarclas 1999 Family Cask était intense, riche, épicé à très épicé, sur les raisins et fruits sec et une influence épaisse du sherry. Très bon.

Aberlour venait de présenter ses deux nouvelles expressions pour le marché français, le Triple Cask destiné pour les grandes surfaces et le Cask Annahm pour les cavistes.

Le nouveau Wolfburn Morven est arrivé. Il s’agit d’une version légèrement tourbée de Wolfburn, côtier, légèrement épicé, avec un peu de fumée tourbée sèche, goudronneuse et maritime. Un bon whisky.

De la Tasmanie, j’ai pu déguster une grande partie de la gamme Hellyer’s Road, en commençant par l’Original, un whisky doux, tendre, malté et crémeux, avant de passer à la version plus vineuse et poivrée Pinot Noir. Le Slighlty Peaty 12 ans pour LMDW était très bon, modérément tourbé, sec, maritime et légèrement goudronneux. Il semblait plus tourbé, complexe et intense que la version « Peated ».

La gamme Hellyer's road

 

Chez Macallan, j’ai fortement apprécié leur Edition N°2, avec les fûts sélectionnés par leur Whisky Maker et Can Roca. Le whisky était intensément sherry, très intense, fortement épicé, sur la cannelle, muscade, cuir, orange et cannelle. Enfin, un Macallan que j’apprécie fortement. On est dans un style proche des vieux Exceptional Single Cask et j’espère qu’on aura l’occasion de voir plus de Macallan de ce style. Merci Nicola pour la discussion.

un très bon et intense Macallan

 

Je n’avais pas dégusté de Glenorothes originaux depuis quelques années, ce que j’ai corrigé en dégustant leur nouveau Sherrywood reserve, une version douce, fruité et facile à boire de cette distillerie, avec de légers arômes floraux. L’American Oak 1995 était un assemblage de futs de sherry et bourbon américains, un whisky épais, gommeux et crémeux, mais un peu trop sur la mélasse et le caoutchouc à mon gout. Je lui ai préféré le plus complexe, élégant et moins caoutchouteux millésime 1988.

Quelques uns des Glenrothes dégustés

 

Bowmore a lancé leur nouveau Bowmore N°1 Malt avec des fûts sélectionnés pour leur côté salé et marin. Il était effectivement salé, maritime, boisé, tourbé et propre.

Le Caol Ila 2006 Cask Strength de Gordon & MacPhail était intense, très tourbé, goudronneux, propre, maritime,  et même si élaboré avec des fûts de sherry de premier remplissage, l’influence du sherry était modérée.

Chez Douglas Laing, j’ai poursuivi avec la même distillerie pour y déguster une version moelleuse, maritime à très maritime de Caol Ila 19 ans Old Particular, sur l’algue, la racine de réglisse et un peu de désinfectant.

Avec le temps s’écoulant, je me suis rendu chez les français de Brenne, un whisky distillé dans la région de Cognac. Un whisky jeune, simple, très rond et doux, avec de forts arômes de purée de banane et de banane flambée.

 
Une courte vidéo pour vous faire une impression de l'amosphère (désolé pour la qualité)

Finalement, j’ai dégusté le No Name, un nouveau blended malt de Compass box, assemblé avec des fûts provenant d’Ardbeg, Caol Ila et Clynelish. C’est le whisky le plus tourbé de leur gamme. La tourbe, charbon, goudron et corde de chanvre  était bien présents, mais l’ensemble n’était pas trop sec, en raison du côté cireux et légèrement doux en arrière-fonds.

 
Une autre vidéo un peu plus longue

 

Finalement, il était temps de prendre pour moi le train du retour, après une journée marathon.  J’ai fortement apprécié cette édition, bien organisée, avec un nombre très important de nouveautés, ainsi que d’avoir pu échanger quelques mots avec d’autres amateurs de whisky.

Slainte
Patrick, 03 Octobre 2017