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Limburg Whisky Fair 2016,
Limburg, Allemagne 23-24 Avril 2016

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Comme chaque année, à la fin avrilprend place le Limburg Whisky Fair. Comme pour les précédentes versions, je me suis orienté principalement sur les vieux whiskies, ainsi que certaines nouveautés.

Comme toujours, les whiskies mentionnés dans ce reportage seront dégustés plus tard en condition standard et contrôlée.

 

la sélection de whiskies à whisky.auction.com

Après un premier tour de repérage, je me suis arrêté chez whisky.auction, où j’ai profité de m’entretenir quelque peu avec Enrico tout en dégustant quelques whiskies, a commencé par un blend de 15 ans d’âge, un Hudson’s Bay 1670. Contrairement au nom qui suggère un whisk(e)y canadien, il s’agit d’un Scotch whisky. Le nez était agréable, riche, relativement complexe, avec un peu de vieille fumée. En bouche, il était moins complexe, facile é boire, doux et légèrement sucré. S’ensuit un des Karuizawa les plus rare, le 1983 du fût 3557 dont les bénéfices de la vente furent versés aux victimes du séisme au Népal. Un single malt, très sherry, sur les pruneaux, le cuir, les tannins et les raisins secs. Un excellent whisky, avec une certaine amertume de grains de café torréfiés, sans être trop boisé ou caoutchouteux. Pour le mariage entre Kate et William, The Whisky Exchange avait embouteillé un Port Ellen 1982 d’un fût de sherry, un whisky tourbé, maritime, sur l’algue, l’iode et le chocolat. Très bon.

 

les whiskies chez Lion's whisky

En face, chez Lion’s Whisky, une large sélection de vieux single malts était proposé à la vente. Par contre, le nombre de bouteilles ouvertes était limité. Mon choix s’était porté sur un vieux Springbank 22 ans de Cadenhead’s (bouteille claire), probablement de la fin des années 1950 ou début des années 1960, avec un bel équilibre entre la douceur,  la tourbe et es arômes marins. Un excellent vieux Springbank, avec juste une touche de douceur et de sherry. Sur le stand voisin de Whisky Antique, un nombre important de vieilles bouteilles étaient ouvertes, dont un rare Clynelish 1965 pour Duthie’s, un vieux Highland Park 5 ans, le légendaire Ardbeg 24 ans de Cadenhead’s pour Sestante ou autre Macallan 1936 70° Proof par Gordon & MacPhail. Les notes de dégustation de ces whiskies seront publiées plus tard.

 

et chez Whisky Antique

Murray McDavid est désormais de retour, avec une nouvelle gamme, mais toujours avec un nombre important d’affinages, tels que le doux, maritime, médicinal et tourbé Tobermory 1995 affiné en fût de vin Allier. Depuis leurs vieux stocks, un vieux Tomintoul 1967 était très doux, moelleux, léger, légèrement fruité sans être très boisé.

Quelques uns des nouveaux Murray McDavid

Dans le hall central, ma première visite fut chez Giulliani. Le Port Ellen 1974 64.3% pour Intertrade était relativement léger, maritime, tourbé et médicinal. Le Longrow 1973 53% pour Samaroli était plus tourbé, goudronneux et intense, et avec des arômes d’algue plus prononcés. Le Glenlivet 12 ans pour Barreto était un bon Glenlivet, épicé, sur de la vieille fumée tourbée. Le profil est bien différent du 12 ans actuel.

Some whiskies at Giulliani.

Chez Sansibar, plusieurs vieux whiskies étaient disponibles, dont un certain nombre déjà présent l’année passée, avec quelques exceptions, tels que le très bon Laphroaig 1977 qui mariait un whisky modérément tourbé avec des arômes de fruits tropicaux et d’agrumes. Le J&G Grant Ltd de Grant Bonding Co Ltd n’était pas un Glen Grant, comme son numéro pour initialement le suggéré, mais un Glenfarclas tout en rondeur, intense, sur le cuir, les baies, les fruits secs et les épices douces. Des plus agréables.

LeGlenfarclas (J&G Grant Ltd) et autres raretés chez Sansibar

Un peu plus loin, j’ai dégusté le Rare & old Littlemill 1991 de Gordon & MacPhail, un Littlemill agréable, fruité, rond, herbacé et légèrement citrique. Le Rosebank 1990 de la même série était frais, moelleux, doux, malté, avec de légères notes pâtissières. Sur le même stand, j’ai pu dégusté un Sandeman des années 1960. Contrairement à l’embouteillage des années 1940s que j’avais récemment dégusté, celui-ci semblait moins tourbé, mais plus doux moelleux et avec des arômes doux et fruités de sherry plus prononcés. Deux whiskies distincts.

 

Le Green Tree embouteillé par les propriétaires de la distillerie de Port Ellen


Le blend Green Tree de 6 ans d’âges fut embouteillé par Low Robertson, qui n’était autre que le propriétaire de la distillerie de Port Ellen. An nez, il était une fumée complexe, maritime et tourbée était présente, avec une bouche complexe, intense et épicée. Un blend bien équilibré, modérément tourbé, avec une faible influence du grain, suggérant une proportion importante de mal. Intense, malgré ses 40%. Le Strathisla 1979 36 ans de Signatory était très bon, avec une influence douce et très fruitée du sherry, sur les baies, une touche d’eucalyptus et un peu de sève. L’Ardbeg Dark Cove Committee était très boisée et épicée, tourbée, maritime, avec un peu de goudron. Après tous ces whiskies, je l’ai trouvée jeune, rugueux et sur des épices boisées.

Quelques unes des vieilles bouteilles sur le stand de The Whisky Agency

Sur le stand de The Whisky Agency, parmi les vieilleries se trouvait un excellent Ledaig 1972 N°42.28 pour la Scotch Malt Whisky Society qui m’avait été aimablement versé par Carsten : un whisky excellent, propre et maritime, avec une fumée tourbée et maritime persistante. Plus complexe que le fameux Ledaig 1972 14 ans de Sestante. Le Rosebank 34 ans 88° (UK) Proof de George Strachan sera dégusté plus tard. L’Imperial 1962 18 ans de Cadenhead’s fut une révélation : un whisky d’une complexité impressionnante, épicé et sur un superbe vieux style de sherry doux et minéral. Un whisky qui continue d’évoluer avec le temps. Un whisky à ne pas manquer.

Le nouveau Glen Esk de Cooper's Choice. Une bonne surprise

De retour dans la grand halle,  je me suis arrêté pour y déguster quelques Cooper’s Choice, dont le Glen Esk 1984 très doux et surprenamment fruité, sur les fruits cuits et un peu de miel, sans aucune amertume. Un des meilleurs Glen Esk que j’ai dégusté. Le Golden Grain est un blend de whiskies de grains de 50 ans. Le whisky est très doux, avec des arômes épicés et secs.

Le stand de la Dutch Connection

A la Dutch connection, j’ai dégusté un vieux Clynelish 1974 embouteillé il y a 1 décade pour le Whisky Fair, une version relativement minérale et fumée de cette distillerie. L’Ardmore 1965 18 ans de Cadenhead’s était légèrement tourbé, fumée et aromatique, avec une légère influence douce, herbacée et miélleuse (fût de sherry de remplissage ?).

Mon tout dernier dram: un Clynelish 12 ans pour la Belgique chez Malt Mara Whisky Raritäten

 

Avec ce dernier whisky, il était temps de quitter Limburg et de prendre le chemin du retour, qui a faillit se compliquer, avec le shuttle bus de Limburg pour la gare Limburg ICE qui est arrivé en retard. Le train est arrivé simultanément avec le temps. Après un sprint rapide, le temps de poser ces affaires, que le train s’est remis en route. D’après mon expérience limitée avec les transports publics allemand, mieux vaut éviter des connections courtes (moins de 10 minutes) , car les correspondances sont rarement maintenues.

J’avais l’impression de courir contre le temps. Bien que j’ai passé près de 5 heures sur place, je n’ai eu que le temps de visiter environ 25-30% des stands et seulement quelques brèves minutes avec mes amis amateurs de whisky. Je vais essayer d’y passer plus de temps l’année prochaine.

Limburg est un des festivals, si ce n’est le festival avec le plus grand choix de vieux whiskies. Les vieux whiskies sont relativement onéreux, mais sur demande, la majorité des exposants sont d’accord de verser 1 cl au lieu de 2cl, ce qui me permet de tester un maximum de whisky tout en limitant les dépenses. Concernant l’agent, il est a noté que le prix des vieilles bouteilles continue d’augmenter et que pour un grand nombre de bouteilles, le paiement se fait exclusivement en argent liquide.

J’ai fortement apprécié le temps passé à Limburg et je profite de cette occasion qui m’ont offert un verre et désolé, si le temps que nous avons passé ensemble était plus court que souhaité.

Limburg, à l’année prochaine !
Slainte,
Patrick